"Le classique est l'artiste qui travaille pour l'éternel, avec de l'éternel."
(André Suarès à Romain Rolland. 2 février 1891)
Dans un monde où la musique cède chaque jour un peu plus au divertissement et à la tentation du grand nombre - et où, plus généralement l'art et la littérature sont soumis à des tendances fatales : la politisation et la marchandisation-, il me semble au contraire qu'elle doit rester l'expression de moments privilégiés et d'une spiritualité partagée, d'une "vision directe de l'esprit par l'esprit".
Produire des concerts est avant tout affaire de convictions.
Les convictions ne se forgent pas en faisant siennes celles des autres, en lisant des recensions où la séduction (parfois) de la plume masque la vacuité de la pensée et la répétition ad nauseam des mêmes antiennes, ou en restant les yeux rivés sur les succès du box-office.
Elles se constituent dans la durée, l'approfondissement et la réflexion. C'est la prise de risques, comme toujours, qui les légitime, et elle est parfois considérable.
Ceux qui veulent connaître les miennes peuvent se référer à mon ouvrage Ni Lang Lang, Ni Glenn Gould - Interpréter la musique (Le Condottiere).
Je défends principalement trois grands types d'artistes : ceux qui entrent ou sont déjà dans la maturité de leur art et assurent la relève de leurs grands aînés, des artistes iconiques que sans doute on n'entend plus assez car ils ont encore trop à dire et de jeunes artistes qui osent refuser la voie du divertissement et de la médiatisation à outrance.
Depuis plus de quinze ans, les concerts que j'ai produits, essentiellement au Théâtre des Champs-Elysées à Paris et au Festival de la Haute-Clarée, ont réuni des dizaines et des dizaines d'artistes et un public chaque jour plus fidèle.
Rejoignez-les.
Vous ne le regretterez pas.
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Michel Mollard